Le réseau des C.F.V. du Jura

L'échec des automotrices et le transfert sur route du réseau de Lons-le-Saunier

Sur le réseau de Lons-le-Saunier, les résultats ne sont guère plus brillants : les deux automotrices commandées en 1925 chez Berliet (afin de réduire le déficit du transport voyageurs et d'assurer des trains accélérés) et devant être livrées en 1926, ne le sont finalement qu'en 1927 et 1928. Après des essais désastreux, elles sont tout de même mises en service au début de l'année 1929, avec un horaire accéléré difficile à tenir pour les trains vapeur qui les remplacent fréquemment. Au début de l'été 1929, elles sont déjà garées, leurs moteurs étant hors d'usage.

Avec cet échec, le département réfléchit de nouveau aux solutions à envisager pour réduire le déficit du réseau de Lons-le-Saunier. L'électrification, une nouvelle fois étudiée, ne concerne plus que la ligne principale de Lons-le-Saunier à Saint-Claude, en 1 500 Volts continu, avec un matériel identique à celui du réseau de Champagnole, et deux sous-stations à Pont-de-Poitte et Moirans.

Finalement, après étude des propositions émanant de la S.G.T.D. (Société Générale des Transports Départementaux) et des C.F.V., il est décidé le 9 février 1931 d'assurer le transport des voyageurs par autobus, et de continuer celui des marchandises par le rail.

Il faut dire qu'une grande partie du trafic voyageurs s'est envolée vers les transporteurs privés par autobus, à la suite de la grève qui a paralysé le réseau du 20 juillet à la mi-septembre 1930. Cette décision survient peu de temps après une tentative d'amélioration du confort des voyageurs, avec l'installation de l'éclairage électrique à partir de 1929 dans les gares et dans les trains.

La substitution quasi-totale des autobus aux trains voyageurs sur le réseau de Lons-le-Saunier conduit à une réduction beaucoup plus drastique des circulations ferroviaires pour les voyageurs dès le début des années 1930.

À partir du 25 mars 1931 les trains voyageurs réguliers sont supprimés sur Arinthod, sauf ceux ayant lieu les jours de foires et marchés à Lons-le-Saunier, Orgelet et Arinthod.

Autocar à moteur Saurer des C.F.V. à Arinthod dans les années 1930 (coll. Jacquier).

Puis le 20 avril 1931 c'est au tour de ceux de Foncine-le-Haut, à l'exception d'un aller-retour circulant le jeudi (jour de marché et de foire à Lons-le-Saunier). Ce dernier service disparaît à partir du 17 mai 1932, les seuls trains MV étant assurés les jours de neige où les autobus ne peuvent circuler.

Durant l'année 1931, ces services d'autocars sont assurés par M. Simonot pour le compte des C.F.V., puis celle-ci prend le relais les 11 avril (Lons-le-Saunier – Arinthod) et 17 mai 1932 (Clairvaux – Foncine-le-Haut).

copyright Elie Mandrillon 2005