Le réseau des C.F.V. du Jura

Les équipements pour les marchandises

À l'ouverture du réseau, peu d'installations pour les marchandises sont présentes en dehors des halles marchandises. Un portique roulant d'une force de 6 tonnes est installé en gare marchandises de Lons-le-Saunier – Dombes pour les transbordements avec le P.L.M., des grues à pivot d'une force de 6 tonnes sont installées à Moirans sur l'évitement dédié au chargement des grands bois, ainsi qu'à Clairvaux, enfin des ponts-bascules d'une charge maximale de 13 tonnes sont installés à Lons-le-Saunier-les-Bains, Pont-de-Poitte et Saint-Claude. Pour améliorer les conditions de travail des ouvriers chargés du transbordement, des abris en bois sont installés à Lons-le-Saunier-Dombes et Lavans-P.L.M.

Grue à pivot de Moirans (coll. E. Mandrillon).

Dès 1899, à la suite de diverses pétitions et d'un trafic marchandises plus important que prévu, un pont-bascule est installé à Clairvaux et des grues à pivot d'une force de 4 tonnes sont posées à Orgelet, Pont-de-Poitte et Saint-Claude. Le prolongement sur Arinthod ne comporte qu'un pont-bascule en gare d'Arinthod identique aux précédents.

La gare de Pont-de-Poitte, dont le trafic marchandises est très important, devient bien vite exiguë, et dès 1901 un cul-de-sac supplémentaire (en plus de celui existant à l'origine) doit être installé. Pour des raisons similaires une voie d'évitement supplémentaire est posée à Orgelet en 1903.

En 1907, pour l'ouverture de la ligne de Foncine-le-Haut, plusieures améliorations sont apportées : le portique roulant de la gare des Dombes est secondé par un nouveau d'une force de 15 tonnes, qui sera électrifié en 1915, et l'abri de transbordement est allongé. À Pont-de-Poitte des voies nouvelles sont établies ; elles étaient réclamées depuis longtemps d'ailleurs.

Portique roulant P.L.M./C.F.V. à Saint-Laurent en 1907 (coll. L. Charnu).

Le même vu en 1950, des bricolages ont été effectués (coll. E. Mandrillon).

En 1910, la station de Bifurcation devient une gare à part entière avec l'ouverture au service de la petite vitesse. À cette occasion, une voie supplémentaire est posée, et il est construit une halle marchandises avec quai découvert.

La ligne de Foncine-le-Haut, dont il n'est pas attendu un trafic marchandises intense, comporte encore moins d'aménagements que celle de Saint-Claude en 1898. Seules trois grues à pivot d'une force de 4 tonnes sont installées à la Chaux-du-Dombief, Foncine-le-Bas et Foncine-le-Haut ; le seul pont-bascule de la ligne est installé à Foncine-le-Haut.

La gare de Saint-Laurent, pourtant point de contact avec le P.L.M., utilise en grande partie les installations déjà existantes de cette compagnie : grue à pivot, halle marchandises et portique roulant. Seul un abri en bois pour le transbordement des wagons est construit. Qui plus est, la desserte de la halle marchandises se fait au moyen de plaques tournantes, comme à Lavans-P.L.M.

Dès 1909, ces installations sont reconnues insuffisantes par la compagnie des C.F.V., qui pose alors un raccordement direct par aiguillage avec la halle marchandises. Puis durant la première guerre mondiale, en 1916, la desserte du portique roulant est améliorée.

Pendant toute la durée de l'exploitation, la majeure partie des transbordements étaient effectués à la main (coll. E. Mandrillon).

Après la guerre de 1914-1918, divers projets qui avaient été ajournés ou interrompus du fait des hostilités sont remis en route : pose d'une grue à pivot de 5 tonnes de force à Saint-Maurice (1924), d'un portique roulant à Lavans-P.L.M. (1925). Diverse améliorations nouvelles sont aussi apportées : pose de pont-bascule d'une charge maximale de 40 tonnes à Saint-Laurent (1925) et Lavans-P.L.M. (1928), remplacement des anciens ponts-bascules de Lons-le-Saunier-les-Bains et Clairvaux par des nouveaux de 40 tonnes (1932) et installation des anciens à Orgelet et Moirans, amélioration du plan des voies à Lavans-P.L.M. (1927).

Abri de transbordement de Saint-Laurent en 1950 (coll. E. Mandrillon).

Abri de transbordement de Lavans (cliché W. Boegli, coll. JL. Rochaix).

Lors du transport exceptionnel de grumes entre Saint-Laurent et Saint-Maurice entre 1923 et 1926, une voie d'évitement supplémentaire est posée à Saint-Maurice pour le transbordement, au moyen d'un portique à grumes en bois, entre la voie de 0,60 m des Papeteries de France et les C.F.V.

Portique à grumes de Saint-Maurice en 1923 (coll. R. Landré).

Sur le réseau de Champagnole, les marchandises (du bois en grande partie) n'ont pas été oubliées : une grue à pivot existe aux Planches-en-Montagne ; des ponts-bascules de 40 tonnes de charge sont installés à Champagnole-dépôt, Sirod, Les Planches-en-Montagne, Foncine-le-Bas, Nozeroy, Mignovillard et Boujailles ; enfin des abris pour le transbordement en bois existent à Champagnole-dépôt et Boujailles, à Champagnole il existe même un hangar de stockage en béton armé. En gare de Champagnole-Ville une voie d'évitement spéciale pour le trafic des grands bois existait.

Le trafic marchandises n'ayant jamais atteint un niveau considérable sur ce réseau, les installations d'origine ne furent jamais modifiées.

 

copyright Elie Mandrillon 2005