Le réseau de Lons-le-Saunier n'eu pas à souffrir d'hivers trop rigoureux entre 1898 et 1907, en tout les rapports officiels ne se plaignent pas de problèmes d'exploitation liés à la neige. La situation change en 1907 avec l'ouverture de la ligne de Foncine-le-Haut, qui monte vers la vallée de Mouthe, aussi appelée la petite Sibérie française. Dès la fin de l'année 1907 la ligne de Foncine subit des perturbations, le déneigement étant assuré à la main, la main d'oeuvre est amenée par un train de secours en double traction à partir de 1908. Du 29 février au 6 mars 1908, le trafic est suspendu partiellement ou en totalité. La situation se reproduit en 1909, et atteint un premier pic en 1910. Cette année-là une tempête de neige interrompt le trafic sur tout le réseau le 27 janvier. Le service reprend le 29 janvier sur Saint-Claude et Arinthod, mais n'est rétablie que le 2 février sur Foncine, avant qu'une nouvelle tempête de neige le 15 février bloque à nouveau la ligne de Foncine. Les années suivantes ont des hivers plus doux, jusqu'en 1915 où un nouvel hiver rigoureux bloque la ligne de Foncine au début du mois de mars.
Gare de Saint-Laurent durant l'hiver 1915 (coll. Charnu)
Déneigement sur le réseau de Champagnole (coll. Landré)
Le mois de janvier 1918 est marqué par d'abondantes chutes de neige, qui perturbent l'ensemble du réseau durant trois jours. L'année 1919 voit elles aussi des chutes de neige, mais qui n'affectent pas le trafic. La situation redevient alors clémente (doit-on voir là les premiers signes du réchauffement climatique ?), mais en janiver-février 1927 la ligne de Foncine est perturbée durant quelques jours. En janvier 1931, de faibles perturbations affectent la ligne de Foncine. Le début de l'année 1938 est marqué par un fort refroidissement, tout d'abord en février-mars avec la ligne de Foncine, puis en fin d'année, la circulation sur la section Orgelet - Arinthod étant interrompue partir du 23 décembre.
Mais l'hiver le plus rude qu'ait eu à subir le réseau est celui du début de l'année 1942. Le trafic commence à être perturbé le 24 janvier par du verglas, puis le 29 janvier par la neige. Le 31 janvier le service est totalement interrompu, et du 2 au 4 février quatre locomotives se retrouvent prisonnières de la neige à Pont-de-Poitte. Le service reprend, mais le 13 février seule la section Lons - Clairvaux est en état de fonctionnement, le manque de personnel ne permettant d'envisager d'atteindre Moirans que vers le milieu de la semaine suivante.
copyright Elie Mandrillon 2005