Le réseau des C.F.V. du Jura

Amélioration du réseau existant

Pendant ce temps le réseau existant s'améliore, surtout pour le trafic des marchandises : des grues à pivot et des pont-bascules sont installés dans les gares au trafic important, tandis que le confort des voyageurs s'améliore lui aussi un peu ; alors qu'à l'ouverture du réseau les seules gares équipées de cabinets d'aisances (nos chers Water-Closet) sont Lons-le-Saunier les Bains, La Bifurcation et Moirans, il est décidé en 1899 d'en installer dans toutes les gares où les trains marquent plus de deux minutes d'arrêt.

Fort du succès de la section de Clairvaux à Saint-Claude, il est effectué à partir du 15 mai 1899 un troisième aller et retour journalier sur cette portion de la ligne. Qui plus est l'important trafic marchandises existant entre Lons-le-Saunier et Clairvaux entraîne la mise en place de trains marchandises à partir du 8 novembre 1900, le plus souvent limités à la section de Lons-le-Saunier à La Bifurcation ; les trains classiques étaient dits « MV », abréviation signifiant marchandises-voyageurs, les trains transportant à la fois les marchandises et les voyageurs. Dans chaque gare le train s'arrêtait le temps nécessaire à la manutention des marchandises et aux manoeuvres des wagons ; un tel mode de fonctionnement était grandement préjuduciable au respect des horaires, mais il permettait aussi de faire circuler un train au lieu de deux, limitant ainsi l'effectif du matériel moteur nécessaire.

L'accroissement du trafic conduit rapidement à une pénurie du matériel moteur, malgré la livraison des deux machines du prolongement d'Arinthod. Cette pénurie a pour conséquence une surcharge des trains, qui au lieu d'être limités à 45 tonnes dans la montée de Revigny, sont fréquemment poussés à 60, 70, voir même 85 tonnes.

Cette surcharge n'est pas sans danger, puisque l'on assiste à de fréquentes ruptures d'essieux moteurs. Malgré ce constat inquiétant, il n'est pas envisagé l'achat de nouvelles machines dans l'immédiat, et il est même mis en route un quatrième aller et retour journalier entre Lons-le-Saunier et Saint-Claude à partir du 11 janvier 1904 (décret du 27 décembre 1903), pour compenser le fait que la ligne n'ait pas été construite à voie normale.

copyright Elie Mandrillon 2005