Le réseau des C.F.V. du Jura

Les automotrices à essence : introduction

Au sortir de la première guerre mondiale, le département du Jura se préoccupe de la réduction des frais d'exploitation de ses lignes départementales en exploitation et en construction, suite à l'envolée du prix des combustibles traditionnels. Il est alors envisagé de suppléer entièrement les locomotives à vapeur : un premier concours pour la fourniture de tracteurs est lancé le 11 octobre 1920, puis le 22 août 1922 le Conseil Général décide l'emploi d'automotrices pour le transport des voyageurs sur les lignes nouvelles.

Dans les faits, le concours des tracteurs sera un échec complet, aucun constructeur n'étant capable à l'époque de proposer un matériel fiable de série. Néanmoins il est intéressant de regarder les diverse propositions reçues.

La traction Moderne (dirigée par M. Hauthier) propose dès 1920 des tracteurs Diesel de 240 ch pour les trains de marchandises, et des automotrices B30HP pour les voyageurs. Les discussions durent jusqu'en 1923, mais M. Hauthier se révèle incapable de construire le matériel roulant envisagé.

La Compagnie de Matériel Fixe et Roulant propose en 1921 quatre automotrices à vapeur Purrey d'occasion, datant probablement d'avant la première guerre mondiale, complètement obsolètes, et surtout inadaptées pour des lignes de montagne.

La maison De Dion-Bouton propose en 1922 ses modèles, et envoie aux ingénieurs bon nombre de plans et de plaquettes publicitaires, mais le département juge ses tarifs trop élevés, et craint une insuffisance de puissance du moteur, qui ne fait à cette époque qu'une vingtaine de chevaux.

Entre autres propositions on trouve également les Chantiers et Ateliers de la Capelette en 1922, la maison Crochat avec son modèle 28L41, la maison Corpet-Louvet avec des locomotives à bogies, Schneider & Cie avec des tracteurs 0C0 de 250 à 270 ch, ainsi qu'un modèle à bogies pesant la bagatelle de... 36 tonnes !

Finalement le Conseil Général, en marge de sa décision du 22 août 1922, décide de pratiquer un essai d'exploitation par automotrice sur la ligne de Clairvaux à Foncine-le-Haut, en raison de son profil accidenté et de sa faible fréquentation en voyageurs.

copyright Elie Mandrillon 2005