Le réseau des C.F.V. du Jura

L'alimentation en eau des locomotives à vapeur

Les locomotives, dont les bâches à eau sont de faibles dimensions par rapport au déclivités rencontrées, doivent régulièrement se ravitailler au cours de leur trajet, particulièrement entre Lons-le-Saunier et Saint-Claude.

Château d'eau de Saint-Claude (coll. M. Gauthier-Clerc).

Dès l'origine des châteaux d'eau et des grues hydrauliques, alimentés par les sources locales ou par les communes, sont installés le long des lignes. Mais lors des périodes de sécheresse, ou lors des périodes de neige, il arrive que les locomotives ait besoin de se ravitailler plus tôt que prévu. À cet effet, des prises d'eau de secours sont installées, parfois dès l'origine, parfois après constatation de leur nécessité.

Sur la ligne de Lons-le-Saunier à Saint-Claude, des châteaux d'eau de 15 m3 sont installés dans les gares des Bains, Clairvaux, Charchilla, Villards d'Héria et Saint-Claude. Des grues hydrauliques sont installées à La Bifurcation et Lavans-village. Des prises d'eau de secours existent à l'entrée du tunnel de Revigny dans le sens montant, ainsi qu'à Pratz (1907).

Sur le tronçon de La Bifurcation à Arinthod, la gare de Chatonnay est équipée d'un château d'eau de 15 m3 et de grues hydrauliques.

Sur la ligne de Clairvaux à Foncine-le-Haut, des grues hydrauliques existent à Saint-Maurice et Foncine-le-Haut. Une prise d'eau est installée à l'intérieur de la remise à machine de Saint-Laurent. Deux prises d'eau de secours sont établies à la halte de Trétu et à la Chevry.

Sur le réseau de Champagnole, le dépôt dispose d'un château d'eau en béton armé, utilisé lors de la pose des voies et de la caténaire par les locomotives de travaux, ainsi que pour le lavage du matériel roulant.

Grue hydraulique à Lavans (coll. R. Landré).

Grue hydraulique à Saint-Maurice (coll. R. Landré).

Les sources alimentant ces points d'eau étaient en général cédées gracieusement par les communes, mais il pouvait arriver qu'il y ait existence d'une revente de l'eau lorsque l'alimentation était branchée sur le réseau communal. Ainsi, à Clairvaux, l'eau provenait gracieusement du réseau communal, et en 1910 la commune considérera que les C.F.V. en font un usage abusif, et décidera de résilier la concession datant de 1894. Aucun terrain d'entente n'ayant été trouvé, la commune coupe la canalisation à la fin de l'année 1911, obligeant les C.F.V. à installer une prise d'eau de secours au bief du lac de Clairvaux. Finalement en 1912, la commune se verra obligé d'accepter les conditions du département.

copyright Elie Mandrillon 2005