Le réseau des C.F.V. du Jura

L'exploitation de la fin de l'année 1942 à la libération

Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes envahissent la zone libre, faisant alors entrer celle-ci dans une nouvelle période d'intenses restrictions. Le réseau en souffre énormément, le manque de matières premières ne permettant, ni d'entretenir, ni de faire rouler convenablement les trains.

 

Dépose de la voie entre Foncine-le-Bas et Saint-Laurent en 1943, à l'aide de la locomotive Buffaud-Robatel n°1 des Chemins de Fer du Doubs, celle-ci sera chargée sur wagon afin de repartir dans le Doubs ; clichés pris à l'entrée de Saint-Laurent (coll. Charnu).

L'entretien de la voie devient très problématique, et les réquisitions de matériaux ferreux apparaissent : ce qui reste de la ligne de Foncine est déferré dans le courant de l'année 1943 pour le compte de D.R.B. (Deutsche Reichsbahn). La voie est alors déposée d'Ilay à Foncine-le-Bas, mais reste entreposée en grande partie à Saint-Laurent, la D.R.B. ne l'ayant pas fait enlever.

Tant bien que mal, l'horaire du 3 août 1943 sur le réseau de Lons-le-Saunier prévoit toujours un AR journalier plus un AR le samedi entre Lons-le-Saunier et Saint-Claude, ainsi qu'un aller et deux retours entre Lons et Clairvaux le jeudi. Ce service sera fortement perturbé par la pénurie de locomotives en état de marche au cours de l'été, et dès le service d'hiver 1943, l'AR supplémentaire entre Lons-le-Saunier et Saint-Claude ne circule plus que deux samedi par mois.

En 1944, le réseau est exsangue : le matériel roulant est pour moitié hors d'usage, la voie est presque en totalité à refaire, et la ligne aérienne de Champagnole accuse son âge. Les actions de bandes armées (cinq officiellement répertoriées entre février et avril) qui viennent se rajouter à cette situation pour le moins précaire, font que le service est fortement perturbé de juin à novembre 1944 sur le réseau de Lons-le-Saunier. Depuis le 10 janvier 1944, les autorités allemandes ont même interdit à tous les trains voyageurs de circuler entre la gare de la S.N.C.F. et celle des Bains à Lons-le-Saunier, à cause de la présence des locaux de la Kommandantur dans cette zone.

Le trafic marchandises entre Clairvaux et Ilay a semble-t-il duré jusqu'en 1945, d'après le témoignage d'un habitant de la région et une mention de trafic occasionnel dans un rapport de janvier 1946.

Le village de Moirans après la retraite allemande, des maisons ont été incendiées (coll. E. Mandrillon).

La dépose des voies se poursuit, avec le déferrement de la section d'Orgelet à Arinthod en 1944, puis celle de Clairvaux à Ilay (à l'exception des 250 m de l'embranchement Vernois-Bariod à Clairvaux) en 1947.

copyright Elie Mandrillon 2005